musique assistée par ordinateur MAO œuvre symphonique

samedi 18 mai 2013

la musique symphonique en M.A.O. :

Musique assisté par ordinateur MAO

La musique assistée par ordinateur (M.A.O.) est sans conteste le meilleur outil pour faire ses armes en matière d'orchestration, surtout si l'on n'a pas beaucoup d'expérience en la matière, et que coucher la musique sur du papier ne nous vient pas naturellement.

Les technologies informatiques et la capacité des ordinateurs d'aujourd'hui permettent des prouesses qui n'étaient pas possible quelques années auparavant. Maintenant, un seul ordinateur suffit pour faire tourner une session orchestrale complète, tandis qu'avant, plusieurs ordinateurs reliés entre eux étaient nécessaires pour accomplir une telle tâche.

C'est un fait : la MAO est aujourd'hui plus accessible au compositeur qu'hier ! Mais selon le style de musique que l'on veut faire, cela nécessite encore un investissement plus ou moins onéreux.

Un bon début !

Pour faire de la musique symphonique en MAO, il est important d'avoir un ordinateur bien équipé, à savoir : une bonne carte-mère, un bon processeur et suffisamment de RAM pour faire tourner tous les logiciels ensemble sans risquer la saturation. Pour composer à l'écran, il est également nécessaire d'acquérir un séquenceur et une bonne carte-son pour enregistrer une musique en qualité professionnelle.

Qui dit musique symphonique dit : s'équiper de banques de sons assez réalistes pour se rapprocher du son que produit un vrai orchestre. Et qui dit sons réalistes dit qu'il va falloir de toute façon mettre la main au porte-feuille...

Même si le réalisme ne sera jamais parfaitement atteint, il faut bien le reconnaitre, on peut cependant tendre à s'en rapprocher.

Pour se faire, commencez par un choix approprié d'instruments virtuels (autrement appelés instruments VST ou encore plugins VST). Ces plugins sont des instruments de musique virtuels pilotés en midi.

Une grande attention sera portée au choix de la librairie des cordes. Voici une liste non-exhaustive de banques de sons spécialisées dans les samples orchestraux :

Adagio (8Dio), LA Scoring Strings (LASS) de chez Audiobro, BML Sable/ Loegria/ Albion (Spitfire Audio), Vienna Symphonic Library, SAM Project, Eastwest, Cinesamples, etc...

Pour jouer ces instruments dans son séquenceur, il vous faudra également un sampleur (Kontakt, Halion, G-player, etc...).

Le site internet Audiofanzine est très intéressant pour discuter et avoir des avis sur tout ce qui touche à la MAO, aussi bien sur le matériel que sur les logiciels.

Après s'être ainsi équipé et avoir au passage cassé son PEL, il ne nous reste plus qu'à composer!

Des influences...

Parlant des influences musicales qui ressurgissent sur le travail du compositeur, chacun évolue dans un univers qui lui est propre et possède ses propres références musicales.

En fonction de ce qu'on a aimé musicalement, de ce que l'on écoute dans le moment, du film qui nous a récemment marqué, tout cela reste inconsciemment dans notre mémoire et peut se retrouver plus ou moins dilué dans nos propres créations artistiques. Je pense que cela est vrai, transposé à toutes les formes d'arts.

Je trouve que c'est une richesse de voir ainsi la résultante de tout ce que notre cerveau a pu emmagasiner au fil des années. Tant qu'il ne s'agit pas de retranscrire par pur plagiat d'autres oeuvres...

Développer son oreille :

Cela se fait au cours de nombreuses années et continue même pendant toute la vie du compositeur. Ecoutez beaucoup de musique symphonique, et si possible en ayant la partition d'orchestre sous les yeux. Le site www.imslp, dédié aux oeuvres tombées dans le domaine publique est parfait pour se procurer les partitions de la plupart des grands compositeurs classiques. On peut les visionner et les télécharger gratuitement. Les partitions orchestrales des grands compositeurs tels Debussy ou Ravel sont d'une grande richesse du point de vue de l'orchestration. Il est très intéressant de les étudier plus en détail.

Par ailleurs, n'hésitez pas à assister à des concerts d'orchestres symphoniques. Vous apprendrez ainsi à bien reconnaitre les timbres des différents instruments et le rendu sonore de leur association. Avant que le concert ne commence, observez quels instruments entrent sur scène et ciblez leurs interventions.

Pour développer votre connaissance des instruments de l'orchestre, regardez les chaines Youtube où l'on a quantité de musiciens qui montrent les capacités de leur instrument. Les masterclass du London Symphonic Orchestra présentées sur leur chaine youtube sont très intéressantes pour cela.

Grâce au concours de la MAO, on peut tout se permettre, tout essayer en terme d'écriture et d'association de sons. Et surtout : on a le droit à l'erreur ! Notre session de programmation devient en quelque sorte un laboratoire où l'on peut réaliser ses propres expériences.

Du virtuel au réel :

Chercher à s'entourer de vrais musiciens est une étape primordiale pour permettre à notre musique d'être rendue plus vivante.

Il faut fréquenter les lieux où se trouvent ces artistes. S'inscrire en école de musique ou dans un conservatoire est un bon moyen pour faire de belles rencontres. Demander dans les magasins de musique et studios d'enregistrements à être mis en contact avec de bons musiciens : ils en voient passer beaucoup, ils pourront vous faire gagner du temps.

Il faut par tous les moyens trouver à faire interpréter notre musique par de vrais artistes.

Après moult tentatives infructueuses et beaucoup de patience, on finit par arriver à du concret.

De mon propre avis, la musique symphonique n'a pas pour finalité d'être jouée par un ordinateur, cela doit être une étape seulement. Sa véritable destinée est d'être jouée par un vrai orchestre. Mais faire appel à un orchestre symphonique se révèle bien souvent très honéreux si l'on considère que se sont des sessions d'enregistrement de 3 heures en studio professionnel.

Pour réduire les coûts et rendre plus abordable les enregistrements d'orchestres, certains studios comme le F.A.M.E.’S. Macedonian Radio Orchestra permettent le partage de sessions d'enregistrements entre plusieurs compositeurs. On peut ainsi s'impartir une heure de studio à un coût plus abordable.

Acquérir l'expérience :

Concernant la composition, il n'y a certes pas de recette toute faite. Du moins je n'en ai pas, mais je vous parlerai de ma propre expérience :

En tant que pianiste, trouver un thème musical est, il me semble plus facile que sur un instrument à une seule voix, tout simplement parce qu'on peut plaquer toute l'harmonie d'un seul coup sur le clavier. Mais les thèmes musicaux ne sont heureusement pas tous nés en jouant sur un clavier. Les plus belles mélodies peuvent aussi germer dans le silence, alors même qu'on conduit notre voiture ou sous notre douche. Le silence est aussi propice qu'indispensable à la création musicale!

Il faut composer, beaucoup composer, s'entrainer à cela, et c'est ainsi, qu'au fur et à mesure des années on acquiert l'expérience. Vous verrez : si vous revenez maintenant sur un morceau que vous avez orchestré il y a quelques années auparavant, vous ne l'auriez certainement pas orchestré tout à fait de la même manière.

La construction d'un morceau se fait par étapes :

Pour ma part, la composition d'un morceau jusqu'à sa finalisation se déroule souvent sur une longue période allant de quelques mois à quelques années pour certains morceaux qui restent longtemps dans les tiroirs en attendant de s'y réintéresser, faute de temps.

Un premier thème musical peut nous venir facilement à l'esprit. Mais après? Comment le développer pour qu'il fasse partie intégrante d'un morceau construit et finalisé? Là est la véritable difficulté pour le compositeur. Et il va falloir faire preuve de créativité...

à suivre...

Anthony Sylvestre : Compositeur - Arrangeur.

Vocation Records France 2013 : musique assisté par ordinateur

Commentaires (1)

Bernard dit mercredi 29 mai 2013 à 08:50:00
Très bon article ! j'attends la suite avec impatience, merci.

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